Quand je suis arrivée à EADA, il y a plusieurs années, j'étais terrifiée. Ayant besoin de libérer ma parole et sur les conseils d'un ami, me voici à ma première réunion. Il fallait que j'affronte mes deux peurs principales : parler de ce que j'ai vécu enfant et m'exposer aux autres. Celle qui deviendra plus tard ma marraine était présente ce jour-là. En dépit des apparences, tout était déjà en place pour soutenir mon rétablissement. Alors que je luttais ardemment contre la règle apprise trop tôt — « ne parle pas, ne ressens rien, ne fais pas confiance » — je côtoyais des êtres humains pris aussi dans les filets d'une enfance malheureuse. Découvrant avec soulagement que je n'étais pas seule, je cesse peu à peu de me stigmatiser dans cette image de monstre dans laquelle les « instruments de mon existence » m'ont enfermée. En effet, je rencontre chez EADA quelque chose qui dépasse mes espérances : communauté de cœur, respect, encadrement, toute une guidance pour enfin me rétablir, transformer les réflexes de survie, devenir moi-même. Le cœur rempli de toutes ces promesses, les étapes comme point de mire, toutes les occasions de guérir sont saisies pour tenter d'éradiquer ma souffrance. Famille d'origine, famille d'étapes, RES (retrouver l'enfant en soi), réunions hebdomadaires, me soutiennent encore aujourd'hui et me propulsent vers un avenir meilleur.
V.C
Ne parle pas, ne ressens rien, ne fais pas confiance. J’ai appris à voir ce que je devais voir, ressentir ce que je devais ressentir, et dire ce que je devais dire pour me protéger et survivre à tous les mauvais traitements que j’ai endurés quand j’étais jeune. Ça m’a formé. J’ai appris à me dissocier de ce que je vivais pour moins souffrir. J’ai essayé divers moyens pour fuir cette souffrance, cette douleur. La fuite, toujours, la fuite. En vain, ça me rattrapait toujours, c’était toujours là, un mal-être, une détresse et une souffrance persistante que j’essayais de calmer. Pour être à l’abri je me suis fait un faux-moi. Une sorte de cape d’invisibilité. Une tour d’ivoire. Un sarcophage que j’ai construit brique par brique. Je l’avais orné de toutes les caractéristiques des enfants-adultes. C’était lourd à porter et étouffant mais je me sentais un peu plus protégé des abus, un peu plus en sécurité et un peu moins angoissé. C’est exténuant vivre comme ça. Toujours la peur que l’on découvre qui je suis à l’intérieur, que mon armure ne soit pas assez solide. J’étais prisonnier. C’était étouffant, sclérosant. C’était de la survie. Un jour, quelqu’un m’a amené à une réunion EADA. Je connaissais les 12 Étapes et les 12 Traditions qui m’avaient sorti de mes dépendances avant. J’ai écouté. J’avais l’impression que toutes les lectures parlaient de moi. Je me reconnaissais. Ce que les membres partageaient résonnait en moi atteignant l’intérieur du sarcophage. J’ai commencé à partager et ce que je partageais n’était plus une note discordante comme dans ma famille d’origine. J’étais chez moi, dans ma vraie famille. J’ai appris à parler, à ressentir et à faire confiance à ma nouvelle famille, à la vie, à moi et à ma puissance supérieure. Je pouvais maintenant me départir lentement de ma plus grande dépendance, LE SARCOPHAGE. Bien sûr, j’ai hérité de quelques séquelles, des fragilités, des déficiences et un ou deux défauts. Maintenant, je marche sur le chemin de l’amour, de la liberté, de la paix intérieure et de l’exercice du choix pour moi, avec vous qui m’avez recueilli. Je suis dans une nouvelle famille où je peux grandir, m’épanouir. Où je peux maintenant écrire d’autres pages de mon histoire qui commence en enfer mais qui s’en éloigne maintenant. Merci à vous tous, membres EADA, qui m’avez soutenu et à ma puissance supérieure. Vous m’avez appris à aimer et à m’aimer. P.S. : Avec les nouveaux. Bienveillance comme vous eûtes avec moi. Attention avec les sarcophages. Il faut se laisser se dégrader lentement à leur propre vitesse pour que leurs propriétaires puissent s’habituer à la vie et à la lumière.
M.P
Le jour que la Puissance Supérieure m'a amené à EADA, j'avais environ 36 ans. C’était le dimanche matin, dans un coin industriel de Québec. J'ai pleuré tout le long de la rencontre car j’étais accablée d’empathie pour ces 30 personnes qui avaient, eux aussi, vécu une enfance de merde. La deuxième fois où j’y suis allée, j'ai encore pleuré pendant une heure et demie. Puis, j’ai commencé à partager à mon tour. Cela m'a pris 6 ans de rencontres EADA chaque semaine, d’atelier de la famille d’origine, beaucoup de travail énergétique et psychologique, pour vraiment rencontrer ma Puissance Supérieure. Un jour je me suis dit : ¨OK, je vais prendre la chance que je ne mourrai pas si je lâche un peu de contrôle et laisse l’univers prendre soin de moi, un jour à la fois." C'était au début de la quarantaine. Petit à petit, j'ai changé. Je lisais les slogans que j'avais imprimés et mis partout : près de mon lit, près de la toilette, sur le frigo. C'était pour m'aider à reprogrammer mon cerveau. J'ai appris à ne pas attendre d'être fatiguée, affamée ou en colère pour prendre soin de moi. J'ai compris que j'ai droit à des moments de bien-être, que je peux m'autoriser à les désirer et les verbaliser. Lentement, ces idées ont fait leur chemin en moi, et aujourd'hui, je peux dire que je me sens beaucoup plus sereine. Je me protège mieux. Quand il y a des gens toxiques autour de moi, je me permets de poser des limites et surtout je n’essaie pas de les sauver, comme il m’était demandé dans ma famille d’origine. Je sais que tous et chacun ont leur Ange Gardien et que ce serait d’avoir un égo surdimensionné que de dépasser leurs propres limites. Je ne fuis plus le trauma qui est dans mon corps en essayant de sauver les autres. J’ai une Co-marraine et plusieurs personnes de confiance avec qui je chemine aussi. Depuis juin, je fais le travail EMDR avec une sexologue-psychologue. C’est difficile, mais ça me fait avancer en mettant le focus sur moi et j’atteins la sérénité émotionnelle, un jour à la fois. Durant les 2 ans du COVID, tous les matins de 7h30 à 8h30, j’ai assisté à un groupe EADA des méditations quotidiennes en anglais. Nous étions 200 enfants ayant grandi dans des familles dysfonctionnelles. J’ai beaucoup de gratitude pour l’internet car grâce aux membres des ateliers, j’ai pu faire deux fois le travail des étapes en ligne. Dans les dernières années, mon engagement s’est fait en créant un comité de parrainage avec Richard et Amélie et en m’impliquant avec le groupe de Québec et puis celui de Sherbrooke. J’ai pris la relève des tâches à l’intergroupe à la trésorerie et aux courriels. Lentement, je m'oriente vers la littérature et je continue d’avancer avec d’autres membres. Quand je vois des nouveaux, je me souviens combien j’étais dans le néant. Comment la vie était dure et que je me débattais comme un diable dans l’eau bénite. Maintenant je sais que l’univers est là pour m’aider. Je vis vraiment plus un jour à la fois. J’ai très peu de stress, car je me sens aimée, supportée et encouragée dans l’invisible et dans le visible. Tout n’est pas parfait, j’ai encore peur d’être tuée dans mon sommeil, mais je fais mes prières et je dors bien. Merci. Voici une phrase du gros livre rouge qui reflète la pensée pure que je choisis d’entretenir : L'objectif principal de ce livre est de vous aider à découvrir une puissance plus grande que vous-mêmes qui vous fera passer de la simple survie à l'amour de soi. Nous croyons que s'aimer soi-même est la seule manière de vraiment reconnaître Dieu, car Dieu est amour. Gros livre rouge p.505
H.R
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